Fondation Moi pour Toit

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3000 francs par jour!
Par: Fondation Moi pour Toit
Dans:Presse
Le 7 Mai 2012

Pour fonctionner en Colombie, le budget dépasse le million de francs. Objectif 2012: 500 nouveaux parrains. A 20 francs par mois.

Le nerf de la guerre. Tou- jours. La guerre contre la pauvreté, la misère, l’exploitation, la violence, l’abandon. Les premières victimes? Les enfants. Maltraités, abusés, méprisés. Depuis ving-cinq ans, Moi pour toit tend sa main à ces cabossés de la vie sans espoir. Afin de leur peindre un coin de ciel bleu dans leur tête défoncée par les coups. Les coups qui ont un coût. Le nerf de la guerre. La semaine dernière, les Kiwanis Verbier Saint-Bernard et Martigny ont offert un chèque de 3000 francs à la fondation. L’occasion de demander à Christian Michellod, fondateur et président, ce que représente cette somme.

3000 francs, c’est quoi?

Concrètement, 3000 francs, c’est un jour de fonctionnement en Colombie. C’est à la fois peu et beaucoup. Peu, parce que je dois trouver 365 fois 3000 francs par année; peu aussi, parce que Moi pour toit, sur le terrain à Pereira, c’est une famille de 250 personnes: 180 enfants et 70 employés. Imaginez ce qu’une telle entreprise coûterait ici en Suisse. C’est aussi beaucoup, parce que la crise hante les esprits, en Valais aussi. Et trouver tous les jours de l’année 3000 francs est une tâche et un devoir énormes.

Moi pour toit ne reçoit aucune subvention?

Non. En Suisse, zéro centime. La fondation est reconnue d’utilité publique, mais ne reçoit aucun soutien de la Confédération ou du canton. Heureusement, le gouvernement colombien nous aide depuis 2006.

A combien se chiffre ce soutien?

En principe, à 1000 francs par jour. Mais c’est souvent la galère. Il y a dix jours, j’ai écrit une lettre ouverte à l’Institut colombien du bien-être familial. Nous avons signé un contrat avec eux, mais on n’avait pas reçu un seul centime de leur part depuis le mois de décembre. Cette lettre est parue dans plusieurs médias colombiens et sur les réseaux sociaux. Trois jours plus tard, ils nous ont payé janvier et février! Il faut parfois mettre la pression pour qu’ils respectent leur engagement. Pas envers nous, mais envers ces enfants dans l’urgence et le besoin.

Mais comment faites-vous pour réunir cette somme tous les jours?

Un immense travail quotidien. Nous avons un club de parrainage, le Club des mille, à 20 francs par mois. C’est vraiment la base de notre recherche. Ces parrains sont d’une fidélité exemplaire. Et puis il y a des dons ponctuels. Ou des coups de cœur, comme celui du Kiwanis. Ou, d’actualité aussi, comme cette famille inscrite à la Patrouille des glaciers et qui a sollicité tous ses amis pour qu’ils fassent un don à Moi pour toit. Chacun, à sa manière, peut inventer une manière de soutenir ces 180 enfants que nous éduquons avec amour et patience. La chaîne de la main est infinie.

Mais vingt-cinq ans de recherche quotidienne, ce n’est pas lassant?

Non. Je ne dis pas que c’est tous les jours drôle, mais vous trouvez toujours des raisons d’y croire. Entre autres choses, en fermant les yeux pour penser à un sourire d’enfant. Ou lorsqu’on vient frapper à votre porte pour vous offrir 5000 francs en cash. C’est arrivé la semaine dernière. Une énorme preuve de confiance qui vous booste le cœur.

Un objectif pour 2012?

Atteindre les 2000 parrains. Ils nous en manquent 500.

Basée en Valais sur le bénévolat, la fondation a un budget annuel qui dépasse le million de francs. «Un minimum quand on est chef d’une famille de 250 mem- bres» sourit Papa Christian.

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