Fondation Moi pour Toit

Nos médias

Depardieu, Dutronc, Arditi… tous trinquent à la bonne cause
Par: Fondation Moi pour Toit
Dans:Presse
Le 23 Fév 2018

Au profit de la Fondation Moi pour Toit, Gérard-Philippe Mabillard, photographe et directeur de l’Interprofession des vins du Valais, fait poser 120 personnalités un verre à la main.

«Gérard Depardieu s’est versé un verre de vin, il s’est rapproché de la fenêtre, a posé son coude sur une des nombreuses statues qui meublent son salon et il m’a regardé d’un air sévère. J’ai fait la photo. Puis, il a éclaté de rire.»

Gérard-Philippe Mabillard est copain avec Gérard Depardieu, mais aussi avec Jacques Dutronc. «J’ai pour lui une tendresse infinie. Je vais souvent chez lui en Corse. C’est un endroit extraordinaire. Là-bas, on passe de terrasse en terrasse en suivant le soleil et le soir il raconte des histoires autour du feu. Mais c’est dans son parc, dans un endroit retiré autour des figuiers, que nous avons pris la photo. Il a choisi de remplir son verre de fleurs de cerisiers. Jacques est un amoureux de la nature et cette image lui correspond bien.»

Les photos de Gérard-Philippe Mabillard possèdent donc ce grain noble et un certain goût du partage. Cent vingt personnalités se sont volontiers prêtées au jeu dont la règle était de poser avec un verre de vin ou de le photographier. «La boisson rassemble, c’est un instrument de communication, un passeur d’émotions, c’est elle qui nous réunit. Le verre, lui, est une passerelle.» Gérard-Philippe Mabillard sait de quoi il parle puisqu’il est le directeur de l’Interprofession des vins du Valais (IVV).

Alors, c’est avec le verre de l’amitié et cette envie de connaître l’autre qu’il part à sa rencontre, quelques bonnes bouteilles du terroir valaisan sous le bras, petite arvine, cornalin ou humagne rouge obligent. Il ouvre alors les portes des gens célèbres. Ou moins connus. Peu importe. «Toutes les personnes qui figurent dans mon livre ont la même importance. Elles m’ont toutes donné du temps et fait le cadeau de poser pour moi.»

Une image, une histoire

Arrêt sur image avec le réalisateur américain Quentin Tarantino, qui se cache derrière un journal sur la une duquel il apparaît en photo. «J’étais impressionné face à lui, c’est un monument du cinéma.» Pause sourire avec un autre réalisateur, Oliver Stone, qui trinque à notre santé: «De prime abord, il n’est pas très enjoué et ce jour-là il était en plus fatigué. En fait, il a été d’une gentillesse incroyable et m’a offert cette magnifique expression enjouée de bonheur.»

Silence on tourne avec l’acteur américano-espagnol Benicio Del Toro: «Il s’est mis en face de moi et m’a dit: «Attends, je vais te faire mon regard ténébreux!» Intermède musical avec le chanteur-compositeur valaisan Marc Aymon, qui pose une guitare à la main dans un café de Sion. Ou avec l’auteur-compositeur-interprète Robert Charlebois: «C’était à l’Octogone lors du festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec. Je suis allé le voir à la fin du concert. Il s’est remis au piano, et il m’a regardé avec une expression pleine de tendresse. Charlebois, il est immense, bourré d’énergie, généreux en tout. C’est aussi un éternel gamin.»

Chaque image a son histoire que Gérard-Philippe Mabillard aime raconter. Pour lui, l’humain est plus important que tout le reste. «J’ai un réel amour des gens. La bienveillance est un trésor en voie de disparition.» C’est dans cet esprit qu’il a entrepris toute cette série de photographies pour soutenir la Fondation Moi pour Toit: «Je me souviens du jour où j’ai rencontré Christian Michellod, journaliste sportif et fondateur de cette association caritative. Quand il m’a raconté la vie des gamins de Colombie et le regard bouleversant d’une fillette qu’il n’oubliera jamais, j’en avais les larmes aux yeux. Alors j’ai décidé de soutenir à ma manière cette fondation valaisanne, basée à Martigny, qui se bat pour offrir un abri aux enfants abandonnés, maltraités ou rejetés.»

Après un premier livre édité il y a trois ans et qui a remporté un franc succès, Gérard-Philippe Mabillard complète sa collection de portraits de personnalités qui toutes trinquent à la santé de cette bonne cause. Parmi les nouveaux visages, figurent celui de Pierre Arditi et son air malicieux quand il s’agit de regarder à travers son verre de blanc, de Woody Allen en train de jouer de la clarinette dans un bar… à vin, ou la pétillante Alizée Gaillard, qui fait tourner son verre en dansant. «C’est une super copine. Elle est toujours souriante et de bonne humeur. J’étais à Los Angeles et je voulais la faire poser devant une grande façade presque vierge. Le rendez-vous a été fixé pour le lendemain. Pendant la nuit, un tagger a peint un appareil de photo sur le mur.»

Gérard-Philippe Mabillard, lui, utilise un Leica et privilégie les images en noir et blanc. «Je n’aime pas les artifices, je joue avec la lumière sur place, sans flash. Comme un peintre, je procède touche par touche et quand je vais chez quelqu’un, je le fais en toute discrétion. Le principal dans ma démarche, c’est le respect de l’autre.»

L’autre c’est Lambert Wilson, Stephen Frears, Marthe Keller, Sandrine Bonnaire ou un enfant de Colombie.U

J’ai un réel amour des gens. La bienveillance est un trésor en voie de disparition
Gérard-Philippe Mabillard, auteur du livre «Autour d’un verre de vin»

À lire : «Autour d’un verre de vin», Gérard-Philippe Mabillard, préface Thierry Frémaux, Glénat, 208 p.

Article du Matin Dimanche du 18 février 2018 – Isabelle Bratschi

Commentaires

Répondre