Fondation Moi pour Toit

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On navigue à vue
Par: Fondation Moi pour Toit
Dans:Presse
Le 10 Oct 2014

L’automne est là. Dans un mois et demi, la Fondation Moi pour toit célébrera ses vingt-sept années de lutte aux côtés des enfants et jeunes défavorisés de Pereira en Colombie. Née à Martigny en 1987, cette action a tendu sa main à environ 10 000 enfants depuis sa création. Entretien avec Christian Michellod, son fondateur et président.

Des associations fleurissent presque quotidiennement. Pourquoi Moi pour toit est-il différent?

Il y a plusieurs aspects. En priorité, l’absence de subventions. En Suisse, nous ne pouvons compter que sur les donateurs privés, qu’ils soient membres du Club des mille (ndlr: 20 francs par mois au minimum) ou non. Ensuite, le lien direct, sans intermédiaire, entre le Valais, la Suisse et notre propre programme sur le terrain colombien. Cette connexion est encore renforcée par la présence à Pereira d’un codirecteur valaisan, Raphaël Lavanchy, qui a commencé son travail le 1er septembre dernier. Enfin, je mentionnerai la durée: vingt-sept ans, c’est énorme. Ce sont aussi 60 voyages personnels auprès de mes enfants colombiens.

Vingt-sept ans et 27 ans de bénévolat?

Oui, complètement. Je profite de remercier Michèle, mon épouse et Véronique, ma belle-sœur, qui m’accompagnent depuis la création, sans compter non plus leur temps. Ici, tout fonctionne sur le principe du bénévolat. En Colombie, c’est différent. Les 55 employés qualifiés sont tous salariés. La charge salariale constitue d’ailleurs le poste numéro un du budget, soit les 50% du total qui avoisine le million de francs, soit 2800 francs par jour pour le fonctionnement normal.

Mais il y a aussi des extras, comme l’achat d’un nouveau bus?

Exact. Ce fut notre action de Noël en 2013. Depuis le début de l’année 2014, nous disposons d’un véhicule de 32 places, essentiel, car il sert à transporter les enfants des bidonvilles que nous accueillons dans notre école, et le personnel de notre centre principal qui se situe à vingt minutes de la ville même de Pereira.

Tout n’est pas rose pourtant. Vous avez dû fermer le centre Louis-Ernest…

C’est vrai. Depuis 2010, les dons spontanés ont baissé de 30%. Pour sauver la mission de Moi pour toit, il fallait prendre une mesure drastique. Le centre d’urgences nous coûtait 25 000 francs par mois. Et les enfants n’y sont que de passage. Cette fermeture nous permet de rééquilibrer nos finances en Colombie. C’était ou ça ou mettre en péril toute la fondation qui comprend aujourd’hui, trois foyers d’accueil, une école et des ateliers de formation.

Et l’avenir?

L’avenir, c’est avant tout le présent. Trouver les fonds nécessaires pour assurer le fonctionnement quotidien de Moi pour toit. On navigue à vue. On sait qu’on pourra finir l’année, mais l’image devient floue, plus on regarde au loin. Lutter, lutter et encore lutter. Ces enfants ont besoin de nous. Et notre mission consiste à leur tendre notre main. Ils croient en nous. Quelle responsabilité!

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