Fondation Moi pour Toit

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Les deux visages de Christian Michellod
Par: Fondation Moi pour Toit
Dans:Presse
Le 27 Oct 2007

Il est connu comme journaliste sportif ou comme créateur de la Fondation Moi pour Toit. Mais peu de gens savent qu’il s’agit d’un seul et même homme.

Christian Michellod, un homme entre deux mondes, un Janus valaisan. Un homme partagé entre son cœur et sa raison, entre l’engagement humanitaire et la plume de journaliste, entre la Colombie et la Suisse. «Mon cœur est en Colombie; étrangement je ne me sens pas de racines en Suisse. Mais ma raison m’impose de rester ici, de pratiquer un métier que j’aime et de subvenir aux besoins de la famille que j’ai fondée», avoue-t-il. Lancez la conversation sur sa fondation, Moi pour Toit, et vous ne pourrez plus l’interrompre. D’anecdotes en explications, le flot de paroles est dense. Essayez de changer de sujet? Il répondra quelques minutes durant avant de revenir, avec plus de verve encore, à ce qui le remplit tout entier. «Si vous m’enlevez la Colombie, je dépéris.»

Amoureux

Pourquoi un tel attachement? «Je ne sais pas très bien. Je suis tombé amoureux de la Colombie lors de mon premier voyage en 1975. J’y ai croisé des regards qui m’ont bouleversé.» Il venait de terminer ses études et avait décidé d’aller au Brésil. Et puis, une amie le détourne du droit chemin et il la rejoint à Bogota où elle enseigne au Collège suisse. Il y restera un an. «A un moment donné, je n’avais plus de visa et plus d’argent. J’espérais trouver un boulot mais en attendant je vivais chez une femme étrange, peut-être une adepte de la sorcellerie. Je dormais par terre dans son

salon. Un jour, elle a soudainement interdit aux gens de la maison de me donner à manger. La nuit, quelqu’un cuisinait de la viande pour nourrir les douze caniches qu’elle hébergeait. Alors je mettais mon réveil à l’aube et volais un peu de la nourriture des chiens. » C’est dans cet extrême dénuement qu’il dit avoir découvert d’autres valeurs. Et sa propre capacité à positiver quelle que soit la situation. Christian Michellod, né le 10 mars 1952, est poisson. Et il le revendique! «C’est un signe positif et adaptable. Sans cela la fondation n’existerait pas!» Nous y revoilà. A son cœur, à sa fondation. Qu’attend-il? Que cherche-t-il avec tant de ferveur? De la reconnaissance? «C’est vrai que la reconnaissance des enfants envers moi est énorme et qu’elle est mon salaire.» Continuerait-il s’il n’y avait pas une telle valorisation de son travail ? « Il est difficile de répondre à ça. Mais je crois que je n’attends rien en retour.» Vraiment? Pas même un peu d’amour? «Oui, peut-être. Aimer et être aimé.»

Sportif

Pas de doute, «Papa Christian», comme on l’appelle en Colombie, est un sentimental. Son carburant, c’est l’émotion. Et il ne s’en cache pas. Son engagement est total. Comme une profession de foi. « Je continuerai jusqu’à mon dernier souffle», dit-il. Il est doué pour émouvoir ses congénères, d’ailleurs il a failli embrasser la soutane. Mais alors qu’il était au collège de Champittet, son goût pour le sport a pris le dessus.

Christian Michellod deviendra journaliste au «Nouvelliste», célèbre pour ses jeux de mots et autres calembours.«J’ai eu la chance de pouvoir trouver du travail dans un domaine qui a toujours été un hobby. En étant journaliste sportif, je côtoie la jeune génération. Du coup, j’ai l’impression d’avoir toujours 25 ans.» Et il concilie ses deux passions dans une seule journée, accordant les heures de soleil à sa fondation et celles de nuit au «Nouvelliste» où il œuvre en coulisse depuis une année.

Mais au fond, quel peut bien être le trait d’union entre ces deux Christian? Le goût de faire du bien peut-être. «Dans mon travail d’écriture, j’accorde beaucoup de place à l’humour. Si je réussis, en même temps, à informer et donner un sourire à un lecteur avant qu’il parte au travail, j’ai gagné ma journée.» Un jour, alors qu’il faisait une présentation dans un cycle, un jeune adolescent lui a demandé quelle vie il choisirait s’il était contraint de renoncer à l’une de ses deux facettes. «J’ai le choix entre un ballon qui franchit la ligne, ou pas. Et un enfant qui vit, ou pas. Tu choisirais quoi, toi?», lui a-t-il répondu.

Marie Parvex
Le Nouvelliste

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