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Moi pour Toit repart au combat !
Par: Fondation Moi pour Toit
Dans:Presse
Le 2 Nov 2018

Soirées de soutien les 16 et 17 novembre, campagne de fin d’année: la fondation valaisanne ne lâche rien. Douze mois après son SOS, elle poursuit sa lutte avec foi et espérance. Son président Christian Michellod puise au fond de son cœur la force et le courage de remettre l’ouvrage sur le métier.

«La survie ou la mort. Ce fut le cri poussé en automne 2017. Financièrement, la fondation était au bord de l’étranglement avec, au bout du décompte, menaces de fermeture et réduction de voilure. Comme dans toute «entreprise» en état de crise. La conséquence eût été dramatique pour nos enfants.» C’est ce que nous pouvons lire dans la lettre aux marraines et parrains du Club des mille, expédiée ces jours-ci.

Il y a douze mois, la fondation valaisanne a senti le vent du boulet lui frôler les oreilles et l’espoir. Aujourd’hui, et alors que la nouvelle campagne annuelle de recherche de fonds démarre, faisons le point avec Christian Michellod, son fondateur et président.

En novembre 2017, vous aviez crié au secours. Une année est passée. Com- ment s’est-elle déroulée?

Avant d’entrer dans les détails, j’aimerais lancer un grand merci. Merci à toutes les personnes qui ont été sensibles à la cause de nos enfants pour qui nous nous battons depuis trente et un ans. On était au bord du précipice. Mais la population a fait preuve d’un bel esprit de solidarité́ et nous a permis de limiter presque tous les dégâts. Nous cherchions 200 000 francs pour pouvoir boucler le budget 2017 et nous les avons trouvés.

Vous avez donc retrouvé le sourire ?

Je ne l’ai véritablement jamais perdu, même si j’ai eu terriblement peur. Peur d’affronter cette éventualité: l’année des 30 ans de Moi pour Toit synonyme d’agonie. Les visages de ces enfants qui m’appellent papa Christian défilaient sur mon écran intérieur. Et je ne pouvais pas croire que je serais peut-être forcé à les abandonner au bord du chemin. D’où ce cri désespéré, ultime bouteille à la mer. Heureusement, elle est arrivée à bon port, dans le cœur des gens.

Donc, Moi pour Toit va mieux?

Nous avons pu terminer l’année 2017 comme espéré et commencer 2018 plus sereinement. Une bataille a donc été gagnée. Mais la guerre n’est pas terminée. Que le nombre d’enfants maltraités, violés, abandonnés, méprisés n’est pas en diminution. Les inégalités augmentent dans la société et le problème s’accentue.

… et le nerf de la guerre…

C’est évidemment le financement, les fonds qui nous permettent d’offrir à nos enfants un programme de qualité au niveau de la protection, l’attention, l’éducation et la formation. Ce programme nécessite un encadrement professionnel. En Valais, nous travaillons tous comme bénévoles; mais en Colombie, ce sont une cinquantaine d’employés qui sont au service salarié des 135 enfants à charge.

Cette organisation a un coût élevé que l’on peut chiffrer à 2100 francs suisses par jour, tous les jours de l’année, dimanche et vacances comprises. Heureuse- ment, le gouvernement colombien, à travers son Institut de bien-être familial, nous soutient à raison de 600 francs environ quotidiennement. Restent à notre charge suisse 1500 francs par jour à trouver.

Les gens sont-ils toujours aussi généreux?

Oui, nous le voyons dans les chiffres publiés annuellement; notamment ceux du Département du développement et de la coopération qui – je le signale au passage – placent Moi pour Toit comme l’organisation privée la plus active en Colombie devant plus de trente autres institutions. Donc, oui, les gens sont toujours aussi solidaires. Et nous avons pu fêter 31 ans d’existence. Signe de confiance, de fidélité, de ténacité. Et j’ai bien envie que ça continue. Pas pour moi, non; mais pour eux, ces enfants dont les plus anciens ont maintenant plus de 40 ans et m’appellent toujours papa. C’est mon unique salaire.

De quoi en être fier?

J’aime cette phrase de Thierry Marx, grand chef français: «Il faut être humble quand on est fort, et fort quand on est faible.» Je sens de la fierté, bien sûr, mais surtout de l’amour et de la joie. Et ces sourires, ces papa Christian dits autant par les employés que par les enfants contribuent à ma motivation, à me remplir de l’essence humaine indispensable à la lutte. J’ai eu un coup de cœur en 1975 à mon premier voyage en Colombie; je viens de rentrer de mon 72e séjour et j’en ai toujours la gorge serrée, les larmes au bord des yeux. C’est ma vie offerte pour essayer de changer celle des autres. Rien ne sert de vivre si on ne vit pas pour servir. J’en profite pour remercier aussi les membres de mon comité qui travaillent à mes cotés; ils sont indispensables.

Un bulletin d’information distribué dans tous les ménages du Valais romand et une soirée de gala mise en scène à l’Hôtel Vatel les 16 et 17 novembre prochains sont les deux gros évènements à venir qui devraient permettre aux enfants de Moi pour Toit de garder espoir et foi en l’avenir. «Et il y a notre parrainage à 20 francs par mois, c’est ce que vaut l’inscription au Club des mille. Nous cherchons toujours et encore des nouveaux membres. Ils sont la base de notre lutte.» Un petit geste qui ne changera pas votre vie, mais celle des enfants…

Article de la Gazette (PDF) du 02 novembre 2018

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